MAHI BINEBINE, ARTISTE SOLIDAIRE, BÂTISSEUR DE FRATERNITE



Le Festival TransMéditerranée
, depuis maintenant vingt ans a eu le plaisir d’accueillir à Grasse, en Région Provence-Côte d’Azur, dans le Languedoc et en Corse, à maintes reprises Mahi Binebine, qui est tout à la fois, un peintre, un  sculpteur et un écrivain reconnu au plan international. Certains de ses romans sont traduits dans plus d’une dizaine de langues.
C’est aussi un artiste engagé sur le terrain.
Fin mai, il est venu présenter à Grasse son dernier roman « Rue du pardon » (Ed. Stock), une ode à ces femmes libres que sont les chikhates, spécificité culturelle et humaine marocaine.

Depuis, il a mené tambour battant rencontres avec les lecteurs, expositions et aussi la poursuite d’un magnifique projet: l’ouverture de centres culturels dans les bidonvilles et quartiers défavorisés des grandes villes du Maroc.

Ces cercles de l’enfer, le touriste préformaté ou le voyageur pressé ne les voient jamais. Parce que des longs et hauts murs les cachent. Parce qu’il s’agit aussi d’un autre univers dans lequel ceux qui essayent de survivre quotidiennement n’ont même pas idée qu’il y a un ailleurs avec des maisons, dotées de l’eau, de l’électricité, où l’on ne crève pas de froid en hiver ni de chaud en été. Parce que  cet  autre monde est celui des égouts à ciel ouvert et  des montagnes d’ordures qui sont des terrain de jeux pour les enfants, de recherches de trésors inespérés et de règlements de compte. Parce qu’ici les gens viennent, partent, vivent ou meurent sans que cela ne change rien à l’équation de leur misère, comme l’écrit Mahi Binebine dans « Les Etoiles de Sidi Moumen » et qu’ils y sont les proies des drogues et des discours djihadistes.

Chacun de ces centres culturels que Mahi Binebine a créé -le premier chronologiquement est celui du bidonville de de Sidi Moumen à Casablanca  d’où sont partis les jeunes kamikazes des attentats de mai 2003- accueille gratuitement des milliers d’enfants et de jeunes qui ont désormais la chance pouvoir découvrir le cinéma, la danse, la musique, le théâtre, le dessin et la peinture.
Pour les construire, Mahi Binebine bataille pour trouver les terrains ou les bâtiments, les fonds pour construire, et les budgets pour leur fonctionnement.
Une mobilisation de tous les instants qui ne laisse jamais une occasion pour ce projet culturel et solidaire formidable et fou qui est en train de réussir et qui est sans précédent.

Mahi Binebine qui  a été nommé Président de « Marrakech 2020, capitale africaine de la Culture » fait donc la Une ce mois ci de la luxueuse revue marocaine « L’Essentiel-Hommes » où il s’exprime dans une longue interview.
Il y dit beaucoup de choses passionnantes sur sa vie et ses engagements solidaires, mais  infiniment modeste, il en tait d’autres tellement révélatrices, par exemple, qu’il paye chaque mois les frais de formation supérieure et d’internat pour une dizaine de filles et de garçons du Sud de localités déshéritées.

Voilà, il y a des Mozart en puissance que la misère assassine au Maroc (et chez nous… )
Il y a aussi des Mozart à qui Mahi Binebine et ceux qu’il sait mobiliser donnent les moyens de prendre leur envol. Et quel envol !
Un exemple magnifique de richesse humaine, de confiance dans l’être humain.
Pour nous, c’est une fierté de le compter parmi nos plus fidèles et plus chers amis, un bâtisseur de fraternité.

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