OCTOBRE 1988. « UNE CAUSE EST PERDUE DES LORS QU’ELLE SE DEFEND PAR LA TORTURE » (1).

octobre 21, 2020

J’ai vécu à Alger, et partagé sur place avec mes amis Algériens, l’ébranlement qu’a été en Octobre 1988 la révolte des Algériens contre le régime du Président Chadli Bendjedid, les centaines de manifestants tués, les tortures, la fin du parti unique et les espoirs du puissant mouvement démocratique qui ont suivi ces journées terribles et inoubliables.
Une des grandes questions posées et qui demeure est l’utilisation toujours inacceptable de la torture.
Smaïl Hadj Ali, Universitaire, dont le père Bachir Hadj Ali est une très grande figure de l’Histoire de l’Algérie contemporaine et qui a subi, notamment en 1965, des tortures dont les graves séquelles ont été définitives, revient dans un texte à portée universelle sur la torture.
Il est illustré par un superbe tableau du peintre Denis Martinez que le Festival TransMéditerranée a accueilli à Grasse.
C’est donc un honneur et un plaisir de publier sur mon blog personnel ce texte de Smaïl Hadj Ali et de repoduire une des travaux de Denis Martinez.

Par Smaïl Hadj Ali.
Le titre de cet article « Octobre 1988. Une cause est perdue dès lors qu’elle se défend par la torture « (1) est aussi celui d’un livre qui reste à éditer.
À son origine, un texte rédigé pour la réédition en octobre 2018 du livre Octobre ils parlent, dirigé par S.A. Semiane, qui, malgré tous ses efforts, ne pourra pas le rééditer. Ce titre fut aussi l’exergue anonyme des déclarations du Comité national contre la torture de 1988 à 1993.

Pour marquer la commémoration d’octobre 88, nous avons choisi de présenter deux aspects très abrégés de ce travail : Le Comité national contre la torture et L’invariance de l’univers tortionnaire.

S’il est difficile de relater les pages sombres de l’histoire de notre pays indépendant, doit-on, pour autant, laisser le puits avec son couvercle ?
Au-delà de l’impérative obligation de ne jamais se satisfaire de l’état du monde, il y a celle de combattre l’amnésie. Bien avant la question de ses origines, ou une herméneutique de ses aspects cachés, Octobre 88 fut d’abord le moment et le lieu de la violence illégitime d’État contre des milliers de citoyens.
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