MISSAK, NOTRE CAMARADE, NOTRE FRERE

février 21, 2024

Beaucoup a été dit sur Mélinée et Missak Manouchian, sur ses camarades de l’Affiche rouge, sur les vingt-trois héros tous communistes FTP-MOI, Polonais, Italiens, Espagnols, Roumains, Hongrois, Arméniens, Français aussi, parmi lesquels de nombreux Juifs dont l’Arménien apatride, immigré, ouvrier et poète dirigeait l’action armée contre les occupants nazis.

Tous étaient liés jusqu’à la mort par les valeurs communistes et par l’amour de la France des Lumières, de la Révolution, de Valmy, des soldats de l’An II.

Tous étaient des antifascistes qui avaient vécus dans leur chair les persécutions des régimes autoritaires et antisémites.
Tous étaient contrairement à ce que voulait faire croire la propagande nazie et collaborationniste « française », « amoureux de vivre à en mourir », comme l’a si bien exprimé Louis Aragon dans son superbe poème « Strophes pour se souvenir » chanté par Léo Ferré sous le titre « l’Affiche rouge ».

Dans une émission de télévision, la petite nièce de Mélinée, Katia Guiragossian, a raconté qu’à l’occasion d’un voyage en Arménie elle a découvert le serment fondateur qu’avaient fait quelque temps après son arrivée à Paris, au début des années 1930, Missak et deux de ses amis: un poète et un peintre au Panthéon : « Nous prêtons serment devant les tombes de Voltaire et de Rousseau. Nous deviendrons des hommes, c’est-à-dire instruits. Sinon autant mourir ».

Tout Missak Manouchian est dans ce serment d’un poète toujours assoiffé de livres et de culture capable à la fois d’organiser et de participer à un attentat meurtrier contre l’occupant allemand et, à quelques moments d’être fusillé au Mont Valérien par des soldats allemands, de proclamer « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand ».