« BRIGANTESSA » DE G. CATOZZELLA: LES VAINCUS DU RISORGIMENTO


Giuseppe Catozzella est né à Milan en 1976. Il est reporter de guerre, biographe, lauréat du prestigieux Prix « Strega » pour « Ne me dis pas que tu as peur » (Ed. du Seuil, 2014).
Il fait partie de ces millions d’Italiens du Sud dont la famille,à l’instar de celle du film de L. Visconti « Rocco et ses frères » a émigré vers le Nord pour offrir un avenir meilleur à leurs enfants.

Son roman « Brigantessa »  (Ed. Buchet Chastel, 2022) -qui vient d’être réédité au format de poche chez Harper-Collins-  raconte une histoire vraie qui illustre et explique « la faille qui sépare le Nord du Sud  » en Italie, une faille que la facilité et l’ignorance réduisent fréquemment à une opposition folklorisante entre Terroni et Polentoni: « Culs terreux » du Mezzogiorno contre « « Mangeurs de polenta » du Nord.

Or, la faille s’inscrit dans l’Histoire de l’Italie particulièrement dans la façon dont a été construite l’Unité italienne.


Pour comprendre, il faut remonter aux années 1860, et au rôle historique contradictoire de Garibaldi, héros du Resorgimento et de l’Unité italienne. Mais, finalement, pour le compte de qui ?
La réponse est, sans doute, dans le superbe roman de Tomasi di Lampedusa : « Le Guépard » : « Il faut que tout change pour que rien ne change ».

Si l’on se place du côté du petit peuple  calabrais, sicilien, campanien, les promesses n’ont pas été tenues. Au contraire.
C’est ce sentiment de « trahison » qui, à l’époque, a poussé des Calabrais comme Maria Oliviero et son mari Pietro Monaco à se révolter, prendre les armes, le maquis, et devenir des « brigands », mais des « brigands » portés par une volonté implicite de justice sociale.

Pietro sera tué par un traître.
Maria deviendra cheffe de bande sous le surnom de « Ciccilla ».
Elle sera la première femme de l’Italie unifiée condamnée à mort.

C’est cette histoire authentique et prenante des vaincus du « Risorgimento » que raconte Giuseppe Catozzella à la première personne.
De ce côté-ci des Alpes, elle est la découverte passionnante d’une page ignorée de l’Unité italienne.
Pour les Italiens, un moment crucial et toujours douloureux d’une histoire aux conséquences toujours vivaces.
Un livre à lire absolument.

Voir l’article que j’ai écrit sur « Brigantessa » dans « Le Patriote »
LIRE ET RELIRE – BRIGANTESSA-PATRIOTE 500 – PE-

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